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Camille & Clément
16 mars 2018

Bernadette au pays du soleil levant

Bernadette a ajouté un nouveau pays à son palmarès de visites, le Japon. Aymeric voulait réserver un séjour pour skier, et nous l'avons agrémenté d'une visite de Tokyo pendant 4 jours.

Départ donc le jour-même du nouvel an chinois, le 16 février. Notre résidence organisait des festivités typiques, que nous avons eu le temps de voir avant de sauter dans un taxi : danse du dragon et passage dudit dragon dans les appartements qui le souhaitaient, comme signe de bonne chance, dans un appartement nettoyé de fond en comble pour l'occasion. Le dragon est en fait un costume porté par deux danseurs (ou plus si le dragon est grand), qui se déplace sur des poutres et vient voir de près l'assistance (les enfants surtout).

Arrivés à Tokyo, il nous a fallu nous diriger vers notre hôtel, de nuit, grâce à des guides en langue anglaise, dans un pays où l'anglais n'est pas une langue parlée par tous. J'avais lu qu'il fallait faire le marché aux poissons de Tjusitu; pour voir la vente du thon à la criée, il faut se lever très tôt, pour y être vers 5h du matin (gloups). Chou blanc ! Arrivée sur les lieux vers 5h30, j'ai le temps de voir l'activité du marché, des chariots électriques qui vont partout... mais l'entrée du marché couvert sous lequel se déroule la criée m'est interdite d'accès, en me demandant de revenir vers 10h.

Ni une ni deux, je repars à l'hôtel pour re-dormir et prendre le petit déjeuner avec Aymeric et les enfants. Nous revenons sur place tous les quatre... pour découvrir qu'en fait le marché est maintenant terminé. Nous nous dirigeons donc vers le quartier d'Asakusa, le sanctuaire (shrine) Senso-ji, très fréquentée par les touristes. La rue qui y accède (Nakamise-dori) est bordée des deux cotés par des magasins de souvenirs, et est agrémentée par un toit de branchages rosés. Censé être le monument religieux le plus visité au monde et historiquement le plus vieux du Japon, le temple fut pourtant reconstruit après les bombardements de la seconde guerre mondiale. Il se constitue en fait de plusieurs bâtiments. Surprise aux alentours de ces bâtiments : de nombreux japonais marchaient en costume traditionnel, essentiellement des femmes en kimono et de grands noeuds dans le dos, mais nous avons aussi vu des enfants et des hommes.

Devant le temple principal les personnes qui se recueillaient jettaient des pièces dans les grilles à plat, devant la partie où sont disposées les statues.

IMG_5037le site du sanctuaire Senso-ji

IMG_5044des femmes en costume traditionnel

En nous éloignant de cette zone touristique, nous avons cherché vainement un restaurant, alors nous avons pris le métro pour nous déplacer ; nous avons enfin trouvé un petit yakiniku-ka, qui sert de la viande que nous faisons chauffer nous-mêmes sur nos tables. Par une petite pluie et un temps plutôt froid, nous avons déambulé dans le parc Ueno-Onshi, mais nous ne sommes pas rentrés à l'intperieur du temple Toshogu, construit au XVIIe sièce pour honorer le shogun Tokugawa, qui unifia les différentes parties féodales du pays. La porte principale est dorée et typique de l'art chinois (karamon). A côté, se trouvait tout un chemin bordées de lanternes de pierre tres anciennes. Malheureusement, un jour maussade, en hiver, ne reflète pas les couleurs que l'on peut apparemment voir au moment des cerisiers en fleurs, au printemps.

IMG_5056Devant le sanctuaire Tashogu


Nous nous sommes ensuite réchauffés au musée national de Tokyo (le musée Edo sur l'histoire du Japon est fermé pour rénovations). Musée intéressant, avec des collections très variées: des épées de samouraï, des vêtements traditionnels, de la calligraphie, de la vaisselle, des estampes ; Camille s'est d'ailleurs arrêtée devant chaque panneau explicatif.

IMG_5075Un paravent au musée national de Tokyo

Le lendemain, Camille a commencé à avoir des migraines. Nous avons débuté la journée par le jardin du palais impérial (nous ne pouvions pas visiter le musée). Nous avons tous été impressionnés par la taille et la qualité des pierres qui constituaient les enceintes. Après être passés devant le palais, nous avons pris un peu de temps pour admirer les jardins, si caractéristiques.

Ensuite, puisqu'il faisait beau, nous sommes montés au 350e étage du Skytree. Nous ne sommes pas montés tout en haut (450e étage) car le prix était prohibitif, mais nous avons tout de même pu admirer un beau panorama de la ville, avec tout loin, un peu effacé, le mont Fuji.

IMG_5148

C'est après le déjeuner que nos chemins se sont séparés, avec une équipe de fille (un autre parc + un autre temple), pendant que l'equipe des garcons prenait la direction de Obaida jouer aux jeux videos.

Avec Camille, qui a eu deux heures de répit pour ses maux de tête, nous avons eu un peu de mal à trouver l'entrée du jardin Hama-Rikyu une fois sorties de la station de métro. A l'intérieur, ce qui frappe, c'est toujours ce contraste entre ces jardins aérés, avec des arbres, des points d'eau, et tout autour des forêts d'immeubles. Les principales attractions de ce jardin sont un pin tricentenaire et un salon de thé Nakajima, que j'ai personnellement trouvé sans grand intérêt d'extérieur, mais il est vrai que nous ne sommes pas entrées pour la cérémonie du thé. Ce jardin a été construit il y a très longtemps, dans la période Edo, en tant que résidence d'un seigneur féodal, et d'un espace pour chasser les canards, avant d'être agencé sous sa forme actuelle. 

Et c'est alors que montre en main nous avons tenté d'atteindre le sanctuaire Meiji, trajet aussi un peu longuet (j'ai voulu prendre un raccourci qui s'est avéré est un mauvais choix). C'est bien simple, j'ai fini par rejoindre ce sanctuaire au pas de course, car un gong avait déjà retenti, et je voulais absolument la voir ; Camille m'a rejointe peu après. Il y a quatre entrées pour voir ce sanctuaire, très vaste, mais je ne suis pas non plus rentrée dans le temple en lui même. Le sanctuaire fut bâti en 1920, 8 ans après le décès de l'Empereur Meiji (et 6 ans après celui de l'impératrice Shoken) ; là-encore, ce temple fut détruit pendant la guerre, puis reconstruit. Le sanctuaire se trouve au milieu d'une forêt, d'un parc, traversé par de larges allées. Nous n'avons pas eu le temps de voir la "treasure house", qui présente des objets ayant appartenu au couple impérial.

IMG_5174

Comme dans les temples taôistes, il y a certaines règles à respecter, comme le fait de s'incliner quand on passe sous l'espèce d'arche ou Torii (comme quand on rentre dans un temple, où il y a une marche qui oblige de fait à regarder où l'on met les pieds), mais aussi pour jeter leurs pièces à travers les grilles horizontales dont nous avons déja parlées : les personnes qui veulent faire un voeu déposent des pieces, s'inclinent, puis frappent deux fois dans leurs mains, on fait un voeu et on s'incline une nouvelle fois. Dans ce sanctuaire, il y avait aussi un espace dédié à l'eau purificatrice (Temiyuza), avec des louches pour mettre de l'eau sur les mains et se rincer la bouche, tout un protocole est suivi par les personnes qui le souhaitent.

Enfin nous sommes reparties, en longeant le parc car des accès étaient fermés en raison de l'heure tardive ; à l’hôtel, nous avons retrouvé les garçons, en-chan-tés de leur après-midi à jouer à de vieux jeux vidéo (tellement absorbés, ils ont fini par s'apercevoir que Bernadette a failli être kidnappée). Le soir, nous avons encore marché tant et plus pour trouver un restaurant typiquement japonais... mais un dimanche c'est chose rare de trouver des établissements ouverts, et nous nous sommes rabattus... sur un italien (!).

IMG_20180218_161233Bernadette contre Mario Bros: qui gagne ?

Lundi, Camille n'allait pas tellement mieux, mais nous sommes partis explorer les alentours de Tokyo, en allant à Hakone, qui se trouve à 78km au sud-ouest de la capitale. Nous avons sagement demandé à une personne où se trouvait le quai car nous prenions un train, un vrai, et non un métro - mais les quais sont les mêmes... Deux heures plus tard, nous sommes arrivés à bon port, mais avons été retardés pour une procédure sur nos billets, car, sans le savoir nous avions emprunté un train spécial, plus cher ("Romance car"). Bref, une fois cela réglé, nous avons embarqués à bord d'un train qui faisait un trajet un peu particulier (parfois il devait aller en arrière....) pour changer pour un funiculaire. Nous nous sommes arretés avant la fin de ce funiculaire pour manger et visiter un jardin (un autre ! et en hiver, celui-là n'avait pas un intérêt particulier). Remontés dans le funiculaire, nous avons encore changé de moyen de locomotion, comme prévu dans le trajet typique, pour des cabines car Hakone est une zone montagneuse. Depuis les cabines, nous avons vu .... le mont fuji ! yes ! une fois sortis, nous avons assisté à un spectacle particulier, des émissions de souffre. Nous voyions des fumeroles, de la fumée jaune, etc.

IMG_5197Bernadette devant les terres jaunies par le souffre

 

IMG_E5198Mont Fuji - 1ere prise

 

IMG_E5219et revoilà le mont Fuji (3776m)

Enfin, nous sommes repartis pour faire la croisière sur le lac ; et depuis ce bateau-pirate (à moteur....), nous avons encore vu notre mont Fuji.

De retour à Tokyo et après avoir diné dans un restaurant de sushis, j'ai laissé les enfants aux bons soins de leur père, pendant que je faisais un tour à Shibuya : un Times Square en un peu moins dense.

Et le lendemain, c'était le grand départ (tant attendu par Clément) pour le ski. Nous avons pris un avion pour l'île de Hokkaido, pour Sapporo. Une fois sur place, Aymeric avait prévu un transport par car... qui prévoyait un trajet de 3h. Après 2h40, nous arrivions a la station de ski, restait encore à arriver à l'endroit convenu avec notre hôte pour qu'il puisse nous récupérer. Et donc nous sommes descendus après 2h50 environ de trajet : c'était une erreur, et nous aurions dû compter avec la légendaire ponctualité des japonais. Mais donc nous voilà au milieu d'un parking, de nuit, par un froid glacial (-5 ?) et attendant de longues minutes que notre hôte nous trouve. Une fois dans notre tout petit hôtel, nous troquions tout de suite nos chaussures pour des chaussons, puis enfin nous pouvions entrer au chaud. Nous avions à notre disposition une très grande chambre, avec une mezzanine.

Enfin les pistes ! A 4, avec Camille qui avançait à une allule d'escargot - mais nous avons dû faire une halte après la première heure et demie, car nous avions très froid (-10 en haut de la montagne, -5 en bas des pistes). Et c'est le rythme que nous avons conservé durant les 4 jours de ski ; Camille s'est arrêtée de temps en temps avant car elle était fatiguée, alors que Clément allait partout avec son père. Le plus dur pour ces 4 jours c'était le froid, aggravé par le vent et parfois le manque de visibilité. Car le moins que l'on puisse dire, c'est que la station était enneigée ! Même dans la ville, les rues étaient bordées par 2.5m de neige sur les côtés, nous voyions distinctement les couches de neige successives. J'ai rarement vu autant de neige dans ma vie. Les pistes étaient souvent damées, sauf les noires, mais il neigeait aussi dans la journée, à tel point que certains accès pour les plus hauts points de la station était fermés. Heureusement, les télésièges étaient parfois équipés d'un auvent, en plus de la "barre" que l'on met comme protection pour ne pas tomber, ce qui limitait les bourrasques de vent sur nous.

IMG_5281Bernadette sur les pistes

Une fois rentrés à l'hotel, Aymeric a plusieurs fois utilisé le "onsen" - le bain chaud de l'hotel. Nous avons diné deux fois à l'extérieur, dans un restaurant classique et dans un restaurant de sushis, qui étaient préparés juste devant nos yeux. 

Le voyage au Japon arrivait à sa fin; nous sommes repartis avec une heure de retard de l'aéroport de Sapporo pour arriver à plus de 23h a Bamboo Grove.... Mais finalement, la rentrée le lendemain s'est déroulé sans encombre.

Petits rappels historiques et géographiques :

Le Japon est en fait un archipel, constitué... de 6852 îles. Les quatre plus grandes sont Honshu (où se trouve Tokyo), Hokkaido (là où nous avons skié), Kyushu (où est situé Nagasaki) et Shikoku, elles représentent à elles quatre les 97% du territoire.

Au IIIe siècle après JC, le mot Japon apparait dans les écrits chinois des Trois Royaumes; le bouddhisme fut importé de Chine, et influença la période Asuka. C'est après la période Nara (710-784), qui fut marquée par une épidémie de varicelle, que la capitale fut installée à Heian-Kyo (maintenant Kyoto). Le mouvement zen du bouddhisme fut introduit depuis la Chine pendant la période Kamakura (1185-1333), et fut adoptée par de nombreux samouraïs, une classe de guerriers. Kamakura était le nom d'un samouraï nommé shogun par l'empereur de l'époque. La période Muromashi (1336-1573) vit la capitale se déplacer dans la ville du même nom. Oda Nobunaga pris le pouvoir après avoir récupéré des armes et technologies Européennes grâce à l'arrivée des commerçants et Jésuites portugais sur le territoire, ce qui lui permis de conquérir des daimyos (début de la période Azushi Monoyama, 1573-1603).

En 1603, Tokugawa fut nommé Shogun et déplaça la capitale à Edo (ancien nom de Tokyo), débutant la période éponyme. Il adopta une politique isolationniste, se coupant du monde extérieur, jusqu'à ce que le commandant Américain Matthew Perry force l'ouverture avec sa flotte des "black ships" en 1854. Le shogun Tokugawa démissionna, ouvrant la voie à la restauration de l'impérialisme avec l'empereur Meiji (en 1868). Ce fut alors l'intégration des pratiques institutionnelles occidentales dans la culture Japonaise et qui transforma le pays pour en faire une grande puissance.

Le pays s'engagea dans plusieurs guerres dès le début du XXe siècle (Chine, Russie), puis le pays connu dans les années 20 une periode de fascisme (Showa), qui se poursuivit jusqu'à la seconde guerre mondiale et l'alliance avec l'Allemagne. C'est aussi à ce moment-là que le Japon et la Chine dans la deuxième guerre qui les oppose, avec le massacre de Nanjing, puis l'invasion de l'Indochine Française ; en 1941 ils attaquent  Pearl Harbor par surprise, déclarent la guerre aux Etats-Unis et à l'empire Britannique, et continuent des offensives en Malaisie, à Singapour et à Hong Kong. Les villes d'Hiroshima et de Nagasaki sont bombardées en 1945. En tant que Francais, nous n'avons pas besoin de visas pour entrer au Japon, mais les Allemands et Autrichiens et les Britaniquessi, pour des séjours excédant 90 jours.

Enfin, le pays connaît une forte croissance jusqu'aux années 80, puis une récession ; en 2011 un énorme tremblement de terre provoque un tsunami puis  l'explosion de l'usine nucléaire de Fukushima.    

Le diaporama, qui permet de mieux imaginer notre visite, est disponible ici.  

 

 

 

 

 

 

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