New York, la ville qui s'est arretee le lundi 29 octobre

New York est paralysee et peine a retrouver son rythme d'avant le passage de Sandy. Il faut dire que les images sont impressionnantes (la facade qui s'effondre comme un chateau de cartes, l'explosion du generateur sur la 14e rue, la grue qui se casse). Hier, sans metro, avec des rues bloquees (par la fameuse grue notamment), la circulation etait un enfer.
Chez nous, tout va bien, et c'est un paradoxe : nous n'avons vu de Sandy que du vent et de la pluie. Electricite, eau chaude, Internet, magasins, nous avons tout. Sandy a epargne l'Upper West et Upper East Side.

Il faut tout d'abord remarquer que cet evenement dont le monde entier parle a lieu dans une metropole qui concentre a la fois la 2e place financiere du monde, un des reseaux de metro les plus empruntes, mele avec une certaine fascination. Des inondations, il s'en passe regulierement partout dans le monde, meme Katrina avait une force plus importante que Sandy et a du detruire davantage de maisons, mais les degats de cet ouragan sont estimes autour de $20 Milliards, un cout qui pourrait rapidement augmenter etant donne le manque a gagner de l'economie pendant 2 jours.  

Il faut imaginer que mardi matin, le sud de Manhattan s'est reveille sans electricite, sans chauffage, parfois les pieds dans l'eau, que Staten Island, le Queens, le New Jersey ont vu s'effondrer quantite de maisons, qu'il n'y avait plus aucun bus, aucun metro, que tous les parcs/playgrounds etaient fermes, que les ecoles etaient toutes fermees, que les marches etaient fermes (premiere fermeture 2 jours consecutifs suite a un evenement climatique depuis 1888). Nous avons des amis, tout juste parents, qui n'ont ni electricite ni eau chaude. Mercredi, les marches ont re-ouverts, les bus ont recommence a fonctionner mais midtown est paralyse par la grue qui surplombait l'immeuble en construction le plus haut de Manhattan.

N'oublions pas que New York se situe au niveau de la mer, que c'est quasiment un archipel (staten Island, Manhattan), que deja quand il pleut fort, l'eau a du mal a s'evacuer (absence de caniveaux), alors quand un ouragan de cette ampleur arrive, forcement, les quelques sacs de sable ne peuvent arreter le flot. Ce qu'il y a de surprenant dans cette situation, c'est que l'on sait que ca va arriver avec une bonne precision, on n'a pas d'autre choix que d'attendre.... et de constater apres coup, l'existence de degats ou non...  (les colmatages n'ont pas toujours tenu).

Les enfants sont comme des lions en cage (on ne peut pas les emmener dans les aires de jeux), Clement reprend l'ecole aujourd'hui et Camille demain. Nous avons tout de meme respecte la tradition d'Halloween en faisant trick-or-treat dans la 72e et dans l'immeuble hier soir, mais on sentait bien que le coeur d'y etait pas (cela frole l'indecence de s'amuser uptown alors que les habitants du sud qui ont ete evacues dimanche soir n'ont toujours pas regagne leur logement). Les ecoles publiques restent fermees jusqu'a vendredi inclus : il n'y a pas de bus scolaires, le metro ne va fonctionner que partiellement aujourd'hui (jusqu'a la 34e rue).

Barack Obama (dont la reelection est maintenant assuree selon moi, car Romney a ete completement eclipse) a propose de venir dans le New Jersey (il n'a pu que consoler les victimes) et a New York, mais Bloomberg le maire a decline l'offre. Ses raisons sont tres comprehensibles : la venue du President mobilise quantite de personnel pour assurer sa securite, alors que les ouvriers travaillent d'arrache pied a la remise en service de l'electricite (quelques heures ca va, trois jours c'est long !!!) et du metro. Les americains sont partages sur la tenue du marathon dimanche (je tiens ces avis du New York Times) : certains preconisent de ne pas le maintenir, au nom du respect pour les victimes et de la mobilisation des agents de securite que cela va engendrer, d'autres au contraire affirment que le marathon permettra a la ville de rebondir.